Sujet peu connu, peu évoqué, et voire même tabou, la précarité menstruelle touche pourtant de nombreuses femmes, non seulement en France, mais aussi à travers le monde. En plus des nombreuses factures à payer chaque mois, les protections hygiéniques représentent une dépense majeure dans le budget mensuel de chaque femme.
Précarité menstruelle : qu’est-ce que c’est ?
La précarité menstruelle est le fait de ne pas avoir les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques lors des règles périodiques. Ce cas peut toucher toutes les femmes aux faibles revenus : étudiantes, femmes en chômage technique ou encore les sans domicile fixe (SDF).
Pourquoi lutter contre la précarité menstruelle ?
Pour les plus démunies, la précarité mensuelle est un vrai problème. En effet, faute de moyens, certaines femmes sont obligées de se faire offrir des protections périodiques ou de recourir à d’autres solutions peu hygiéniques qui risquent de nuire à leur santé.
Avoir ses règles est une situation naturelle qui arrive à toutes les femmes en âge de procréer. Chaque mois, elles peuvent créer un grand inconfort durant les quelques jours où elles surviennent, les protections hygiéniques servent justement à réduire cet inconfort. Pourtant, ces protections peuvent coûter un peu cher pour les femmes qui n’ont pas un revenu stable ou qui sont sans emploi. En effet, une femme devra dépenser entre 20 euros à 30 euros chaque mois pour s’offrir des protections hygiéniques.
Cette situation de précarité menstruelle peut engendrer de nombreuse conséquence néfaste dans la vie d’une femme. Certaines femmes sont obligées de rester à la maison et manquer des jours de travail ou d’école. Manquer des jours de travail sans motifs valables risque de ne pas plaire aux employeurs et entraîner un licenciement. Dans le cas des collégiennes et des étudiantes, manquer des cours risque d’avoir des impacts négatifs sur leur résultat scolaire ou universitaire.
La précarité menstruelle peut aussi avoir des impacts sur la santé des femmes :
- Premièrement, à cause du manque de moyen, certaines femmes utilisent un tampon ou une seule serviette pour toutes une journée afin d‘économiser. Pourtant, il faut en moyenne changer de serviette toutes les 4 à 5 heures pour s’assurer une bonne hygiène et éviter les infections et les mycoses vaginales.
- Ensuite le recours à d’autres moyens de protection, tels que l’utilisation de papier toilette (bien moins chère) peut entraîner l’assèchement de la flore vaginale. L’utilisation de tissu peut aussi faire développer des microbes et entraîner des infections qui peuvent affecter de nombreux organes tels que le foie, les reins, les poumons ou autres.
Comment lutter contre la précarité menstruelle ?
De nombreuses associations féministes luttent avec ferveur contre la précarité mensuelle. La première requête concernant cette situation en France fut la demande de réduction des taxes (TVA) sur les protections hygiéniques pour les faire passer de 20 % à 5 %.
Menée devant le parlement en octobre 2015, cette requête sera rejetée. Et pourtant l’une des premières causes de la précarité menstruelle est le taux trop élevé de la TVA sur les produits d’hygiène féminine.
Grâce aux nombreux combats menés par les diverses associations et aux mouvements féministes, on a pu commencer à distribuer gratuitement des produits d’hygiène périodique dans les universités partout en France. C’est déjà un bon début et nous espérons que cela ne s’arrêtera pas là. Il ne s’agit pas forcément de culottes de règles mais de tampons et serviettes hygiéniques.
Pourquoi les protections hygiéniques devraient être gratuites ?
Les protections hygiéniques sont des produits d’hygiène indispensable dans la vie de chaque femme. Avoir une bonne protection hygiénique lui permettra non seulement de vivre ses règles confortablement, mais assurera également sa santé. C’est la femme qui porte l’enfant et qui permet à la population de se reproduire, il est important de bien s’occuper de sa santé. Une infection à répétition peut à la longue causer la stérilité d’une femme.
Permettre à une femme d’avoir les produits nécessaires pour affronter ses règles chaque mois lui permettra de garder son travail. Chaque jeune étudiante pourra poursuivre normalement ses études et s’assurer un bon avenir.
Où trouver des protections hygiéniques gratuites ?
Pour l’instant, l’initiative gouvernementale pour lutter contre la précarité menstruelle en France est de rendre les protections périodiques accessibles gratuitement aux étudiantes. Ainsi, depuis la rentrée 2021, environ 1500 distributeurs de protections ont été installés un peu partout dans les campus, les Crous et les résidences universitaires.
La ville de Paris prend elle aussi ses responsabilités et a déjà commencé à équiper plusieurs collèges, de distributeurs, dans divers arrondissements. Le but étant de pouvoir équiper 114 collèges parisiens de distributeurs de produits d’hygiènes féminins d’ici la fin de l’année 2023.
Rédacteur et fondateur du site. Je vis en accord avec des principes en faveur de l’environnement. Aussi, j’apprécie l’utilisation de ce que nous offre la nature pour mon bien-être et ma santé.