En tant que parent, il n’est pas simple de s’extraire des schémas éducatifs qui mènent à de la violence. En particulier, si l’on n’a pas conscience de la violence de ses actes ! La violence éducative ordinaire (VEO) est une appellation qui englobe différentes formes de violence, de la violence physique, à la violence verbale, en passant par la violence psychologique. Pour éviter la violence envers l’enfant, il faut avant tout s’informer sur le sujet. Dans cet article, vous retrouverez, justement, un dossier complet sur la violence éducative ordinaire (VEO).
Définition : qu’est-ce qu’une violence éducative ordinaire (VEO) ?
La violence éducative ordinaire (VEO) est un terme qui désigne les violences physiques, verbales, psychologiques et émotionnelles qualifiées d’éducatives. Autrement dit, les violences qui font partie intégrante de l’éducation à la maison et dans les lieux de vie de l’enfant, dont l’école, par exemple. Elles sont qualifiées d’ordinaires, étant donné qu’elles sont répétées, banalisées, normalisées, quelques fois tolérées, voire même, encouragées, dans certains cas.
Les violences dites éducatives ont pour objectif premier d’«éduquer» l’enfant. Elles peuvent se manifester de différentes façons, par des paroles blessantes, ou bien encore, par des gestes inappropriés. Elles se présentent sous la forme d’une liste, non exhaustive, de violences physiques, violences verbales, violences psychologiques et émotionnelles.
Les différents types de violence éducative ordinaire (VEO)
VEO de l’ordre physique
- Lever la main sur l’enfant : donner une tape sur la main, donner une fessée, gifler, tirer les oreilles, les cheveux, ou bien encore, pincer les joues;
- Avoir des gestes brusques : bousculer, pousser, secouer, tirer en arrière l’enfant;
- VEO et Alimentation : forcer l’enfant à manger, ou à l’inverse, l’empêcher de s’alimenter, en le privant de dessert par exemple. Nourrir l’enfant uniquement en fonction d’un horaire, en ne prenant pas en compte sa faim;
- VEO et Hygiène : contraindre l’enfant à aller aux toilettes, par exemple en le mettant de force sur le pot, ou au contraire, l’empêcher de se rendre au petit coin. Prodiguer des soins à l’enfant sans le prévenir, comme arriver derrière lui pour lui nettoyer le visage;
- Négliger les besoins de stimulation et de mouvement : empêcher l’enfant de sortir, le priver d’une activité.
VEO de l’ordre psychologique et émotionnelle
- Punir l’enfant : réprimander, brimer, mettre au coin, forcer à l’isolement temporaire, par exemple, l’obliger à rester dans sa chambre;
- Élever la voix : gronder, crier, faire peur à l’enfant;
- Menacer et faire du chantage : priver l’enfant de quelque chose, confisquer un objet, tel qu’un doudou, une tétine, ou bien encore, un jouet. Établir un tableau d’appréciation du comportement de l’enfant, avec un système de points, par exemple. Remettre des récompenses, en cas de «bon comportement» de l’enfant;
- Humilier : rabaisser, dénigrer, insulter, se moquer de l’enfant. Donner des surnoms humiliants, voire, blessants. Critiquer l’enfant devant lui, émettre des jugements de valeur sur ses goûts, ses envies, ou bien encore, ses amis.
- VEO et Pleurs : ignorer la détresse émotionnelle de l’enfant, en le laissant, par exemple, pleurer tout seul. Provoquer volontairement les pleurs de l’enfant. Rire de l’enfant, lorsqu’il se trouve en détresse;
- Relationnel : cacher des choses impliquant l’enfant, lui mentir. Faire des comparaisons entre les enfants. Menacer l’enfant de perdre l’amour ou l’affection de sa famille, en cas de «mauvais comportement». Pire encore, menacer l’enfant de séparation, par exemple, en faisant semblant de l’abandonner;
- Ne pas respecter l’intégrité physique : ne pas cesser de chatouiller ou d’embrasser, alors que l’enfant le demande;
- Intimité : changer la couche de bébé à la vue de tous. Faire irruption dans la chambre de l’enfant, sans y avoir été convié. Lire son courrier, fouiller dans son journal intime, consulter ses réseaux sociaux, notamment, ses messages privés;
- Habillement : ne pas respecter les goûts de l’enfant, en le forçant à mettre les vêtements que l’on a choisi. Obliger un enfant à rester nu contre son gré, par exemple à la plage;
- Sommeil : réveiller brusquement l’enfant, en ouvrant les rideaux, ou bien encore, en faisant volontairement du bruit. Forcer l’enfant à dormir, ou à l’inverse, l’en empêcher.
VEO de l’ordre culturelle
- Croyances et traditions : imposer, ou au contraire, interdire une religion, des croyances et/ou des coutumes à l’enfant;
- Dicter une ligne de conduite : imposer ses valeurs et sa vision du bien et du mal;
- Imposer un régime alimentaire : contraindre l’enfant à ne pas manger de viande, de produits animaux, alors qu’il le désire;
- VEO et Image du corps : percer les oreilles de l’enfant, sans un consentement éclairé de sa part. Couper les cheveux de l’enfant, sans son autorisation, ou au contraire, lui interdire de les couper. Circoncire l’enfant, sans un consentement éclairé de sa part. Concernant l’excision, elle n’est pas considéré comme une VEO, mais plutôt, comme un acte de maltraitance;
- Règles de politesse : forcer l’enfant à s’excuser, ou à dire merci. Obliger l’enfant à faire, ou au contraire, à recevoir la bise ou un câlin.
Violence éducative ordinaire (VEO) : quels impacts sur l’enfant ?
Les violences éducatives ordinaires ne sont pas sans conséquence pour l’enfant. Entre autres, un nouveau-né exposé à des hurlements serait plus susceptible de faire une crise cardiaque. Loin d’être anodines, les VEO impacterait, non seulement, le système immunitaire et le développement cérébral, mais également, le développement psychoaffectif de l’enfant. Par ailleurs, les violences éducatives ordinaires augmenteraient les risques de troubles de la personnalité, de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de maladies auto-immunes.
Violence éducative ordinaire (VEO) : que retenir ?
Recourir à la violence éducative ordinaire, dans l’optique de se faire obéir par un adolescent ou par un enfant, n’est en aucun cas la solution. En effet, la violence n’est ni bénéfique à l’enfant, ni aux parents. Le simple fait de s’informer sur le sujet constitue déjà un premier pas pour s’extraire peu à peu des schémas éducatifs qui mènent à de la violence.
Prenez soin de vous et de votre famille;
VEO et enfant en danger
Si vous suspectez qu’un enfant subit des violences éducatives, il est important de donner l’alerte le plus tôt possible. En effet, malheureusement, de nombreux cas de punitions sont en lien avec la maltraitance. Vous le savez, les enfants n’ont pas les moyens de se défendre par eux-mêmes, que ce soit en lien avec une VEO ou des abus sexuels. De ce fait, si vous pensez que l’enfant subit de la violence, vous devez donner l’alerte.
Il existe un numéro à appeler. Il s’agit du 119 pour Allô Enfance en Danger. La personne au bout du fil saura vous écouter et vous aiguiller. L’idée est d’offrir une solution à cet enfant pour qu’il se retrouve en sécurité. De plus, si la maltraitance ou les abus sexuels sont avérés, l’enfant pourra aussi bénéficier d’une prise en charge psychologique. Les conséquences de ces actes peuvent malheureusement se faire sentir tout au long d’une vie.
Il existe également d’autres numéros qu’il est possible de contacter comme Jeunes Violences Ecoute, au 0 808 807 700. Vous avez également Enfance et Partage que vous pouvez joindre à ce numéro 0 800 05 12 34.
Je suis amoureuse des langues, je parle le français (ma langue maternelle) et l’anglais puis j’apprends activement le portugais et le japonais. Je suis très engagée dans les causes environnementales et je tends vers une vie simple et plus connectée à la nature.